Passoires thermiques : Pourquoi le plan de rénovation des logements est urgent ?

L’isolation des logements est devenue un enjeu majeur de la politique du gouvernement et en particulier de Nicolas Hulot, le ministre de la transition écologique. Le plan de rénovation est attendu par les Français qui sont trop nombreux à avoir froid dans des logements dit “passoires thermiques“.

Mise en place du plan de rénovation énergétique

La France compte environ 8 millions de passoires thermiques.

Passoires thermiques : Les français ont froid chez eux

Selon un sondage réalisé par l’institut Ifop, 66 % des Français déclarent avoir froid à leur domicile malgré le chauffage soit allumé. Ce chiffre conséquent souligne un réel problème, d’autant plus qu’il est en progression depuis 2016. L’année dernière, “seulement” la moitié des Français avaient froid au sein de leur logement. Parmi les deux tiers des Français qui ont froid, il y en a tout de même 20 % qui disent que cela leur arrive souvent (15 %) voir tout le temps (5 %).

Pour pallier ce problème, les Français n’optent pas pour des solutions énergétiques mais bel et bien pour l’ajout de vêtements supplémentaires. Ils sont 77 % a déclaré choisir cette solution. Elle s’explique par le fait que le budget annuel moyen s’élève à 1 087 € rien que pour le chauffage. Selon l’Insee, c’est presque 5 % du budget total des ménages et c’est surtout 58 % du budget alloué juste à l’énergie d’un ménage. C’est pourquoi 60 % des Français font très attention à leur consommation énergétique et que 20 % ont fait le choix de chauffer que très peu leur logement pour faire des économies.

Plus d’un Français sur deux ne fera pas de travaux de rénovation énergétique afin de réduire les dépenses et presque autant de Français feront des efforts sur d’autres dépenses afin de réaliser des économies (loisirs, alimentation).

La plan de rénovation énergétique du gouvernement

Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et Jacques Mézard, ministre de la cohésion des territoires ont mis en place un plan de rénovation énergétique. Le but est donc de mettre fin aux passoires thermiques, on estime qu’il y en aurait plus de 8 millions en France ! Un bâtiment est considéré par les spécialistes comme passoires énergétiques dès lors que la consommation dépasse les 350 kWh/m² (étiquetée G ou F). La moyenne d’un logement en France est estimée à 190 kWh/m².

Les grandes lignes de ce plan visent à :

  • Rénover 500 000 logements par an
  • Investir 14 milliards d’euros sur l’ensemble du quinquennat

Le parc privé aura pour mission de rénover 250 000 logements dans le cadre du CITE (Crédit Impôt Transition Énergétique), du prêt ECO-PTZ et des CEE (Certificats Économie Énergie). Pour le premier cité, ce sont 5 milliards d’euros qui seront mobilisés afin d’inciter à la rénovation.

La priorité reste évidemment de rénover les bâtiments dans lesquels les situations sont les plus précaires. C’est pourquoi 150 000 logements HLM par an seront rénovés dont la moitié le sera par l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (Anah). Afin de parvenir à cet objectif, l’État va élever leur budget à hauteur de 1,2 milliard d’euros sur 5 ans. 6 milliards d’euros de prêts supplémentaires à la Caisse des dépôts seront disponibles durant la période du quinquennat pour les bailleurs sociaux et les collectivités (3 milliards chacun).

Enfin, l’État qui possède tout de même 400 millions de m², devra améliorer la performance énergétique de son propre parc immobilier. Pour ce faire, le financement alloué s’élèvera à 1,8 milliard d’euros. C’est 1 milliard de plus que ce qui est prévu habituellement.

Hormis les 14 milliards d’euros investis par l’État, 6 milliards d’euros seront alloués aux ménages dans le cadre du dispositif CEE qui oblige les fournisseurs d’énergies à financer des travaux énergétiques.

Ce plan de rénovation énergétique prévu par l’État peut encore comporter des changements en fonction des différentes concertations, notamment des professionnels de l’immobilier. Mais les citoyens aussi ont leur mot à dire sur ce sujet grâce à la plateforme mise en place par le gouvernement.