Pourquoi n’y a-t-il pas assez de logements en France ?

Les mises en chantier de logements neufs ne cessent de baisser, malgré une demande toujours aussi forte. Retour sur la situation des logements en France. Sur les 12 derniers mois, 316 370 chantiers ont commencé, contre 322 000 sur les 12 mois précédents. 2014 s’annonce encore plus mauvais que 2013, où 331 867 logements avaient été construits, loin des 500 000 par an promis par François Hollande.

Immobilier Toulouse - Logements en France

Un constat inquiétant

“Le problème endémique du logement, c’est qu’il n’y en a pas assez”, affirme Bernard Cadeau, président du réseau Orpi.

La question mérite tout de même d’être nuancée. Car il y a des endroits en France où l’on construit trop de logements. C’est le cas dans certaines zones rurales ou dans des villes moyennes qui connaissent des difficultés économiques. En revanche “la pénurie de logements en France est dramatique” dans les zones urbaines a précisé Jean Perrin, président de l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI). Seuls 250 000 logements devraient sortir de terre en 2014, affirme-t-il.

Cette déprime du marché du logement depuis deux ans est avant tout liée à la situation économique dégradée du pays dans un contexte de chômage en hausse, tandis que les prix des logements neufs demeurent très élevés, et que les banques ont tendance à se montrent de plus en plus exigeantes sur leurs conditions de prêt. Les pouvoirs publics, qui ont alourdi très fortement les charges pesant sur l’immobilier ces dernières années n’ont pas arrangé la situation.

Résultat, les investisseurs ont déserté le marché. Pour certains, en effet, la situation est devenue intenable. Dans un ordre d’idées, la rentabilité nette annuelle d’un logement locatif d’une valeur de 200 000 € n’est au mieux que de 1,39 %, pour un contribuable imposé sur le revenu au taux moyen de 30 %. S’il est en plus soumis à l’ISF, la rentabilité peut tomber à 0,39 %, voire même à 0 %.

Quels sont les solutions pour relancer le marché immobilier?

Jacques Attali dans sa chronique de l’Express, recommande comme première mesure de l’abrogation de la loi Alur de Cécile Duflot, qu’il accuse de bloquer “toute perspective de rentabilité pour le logement locatif” en interdisant aux loyers de dépasser de plus de 20% le prix médian du marché.

“Agir sur les prix pour remédier à la rareté est un non-sens économique”, dénonce également Bernard Cadeau, sur son blog.

Pourtant pour Cécile Duflot, les problèmes liés au manque de logements en France ne sont pas dû à la loi Alur mais au manque de constructions et selon elle, il faut trois critères. D’abord de l’investissement public, ensuite l’investissement des collectivités locales et enfin des mesures pour les ménages puissent acheter leurs logements.

Toutefois, la loi Alur adoptée en février dernier, semble manquer de défenseurs alors que ses premiers décrets d’application n’ont pas été encore publiés. Selon Les Echos, l’encadrement des loyers et la garantie universelle, qui n’est pourtant plus obligatoire dans la dernière version de la loi, sont vus d’un mauvais œil au sein même du gouvernement, dont Cécile Duflot ne fait plus partie depuis le dernier remaniement.

“Il faut une loi sur le logement, elle existe, mais si nous avons une loi sur le logement qui ne permet pas le redémarrage du logement, cela veut dire qu’il faut apporter un certain nombre de modifications”, a déclaré le 13 juin Manuel Valls.

Pour l’instant, des réflexions sont en cours et le gouvernement cherche à « adapté » la loi Alur qui a semble-t-il était très peu réfléchie par l’ancienne ministre Cécile Duflot ou en tous cas, sans aucune concertation avec les professionnels du milieu qui s’en trouvent abasourdies ainsi que leur clients…