Le baromètre LPI-SeLoger sur les prix des marchés immobiliers vient de sortir. Plusieurs tendances en ressortent, notamment que des tensions persistes sur le marché de l’ancien et que le marché de l’immobilier neuf continue sa baisse des prix.
Le marché immobilier ancien sous tensions
Le prix au mètre carré dans l’ancien s’élève à 3 619 €, soit une tendance des prix de + 0,8 % au cours des trois derniers mois. Le rythme de la hausse des prix a ainsi grandement diminué car cette très légère hausse est bien loin du rythme d’augmentation mesuré sur un an où l’on enregistrait + 4 %. Cette tendance s’est amorcée depuis la fin de l’été dernier ou le rythme d’augmentation culminé à + 4,7 %. Il y a donc un fort ralentissement de la hausse des prix sur le marché de l’immobilier ancien. D’après Michel Mouillart, professeur d’économie à l’Université de Paris Ouest et porte-parole du baromètre des prix immobiliers LPI-SeLoger :
“Habituellement, les prix proposés par les vendeurs reculent dès le milieu de l’automne, lorsque la demande se replie à l’approche de l’hiver. Mais cette année, comme cela se constate souvent lorsque le marché se dégrade, les prix affichés hésitent.”
Le ralentissement de la hausse des prix est porté par le marché des maisons qui enregistre, d’après les derniers chiffres, + 3,3 % contre + 4,2 % en fin d’été 2017.
Les conditions de crédit avantageuses avec de faibles taux d’intérêt et un allongement de la durée d’emprunt ne servent plus à stimuler la demande qui s’essouffle face aux prix qui augmentent. Les ménages n’ont donc pas la solvabilité nécessaire. Des tensions existent ainsi sur ce marché de l’ancien où certains professionnels craignent de devoir revoir leurs ambitions.
Le marché immobilier neuf en attente de la loi Elan
En ce qui concerne le marché immobilier du neuf, la donne est très différente. Le marché, qui a connu une année 2017 très dynamique, s’est essoufflé comme prévue en 2018. Dans mon article sur les records de l’immobilier en 2017, les notaires annonçaient déjà une baisse de l’augmentation des prix. Il s’avère qu’ils avaient vu juste puisque le prix du mètre carré qui est à 4 031 € enregistre une évolution sur un an de + 2,5 % alors que cette évolution était de + 3,3 % en décembre 2017. La baisse du rythme de l’évolution des prix est encore plus fort sur les trois derniers mois avec seulement + 0,1 %. Ce sont les maisons individuelles qui tirent ce chiffre vers le bas avec des prix qui ont diminué de 0,6 % depuis le début de l’année.
Le marché immobilier neuf connaît un passage peu dynamique. Le projet de loi sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (loi Elan) a été adopté par le Sénat le 25 juillet 2018. Cette loi est censée redynamiser le marché de l’immobilier neuf.
Une demande en fort déclin
La baisse de la demande sur le marché immobilier qui a été souligné sur les derniers mois s’amplifie encore plus sur le mois de juillet. Cela se mesure par rapport au nombre de compromis de vente signé. Ce nombre est en très fort déclin avec une baisse 16,5 % en glissement annuel sur le mois de juillet ! La baisse se généralise à 7 % sur l’ensemble l’année écoulée.
Des raisons expliquent cette baisse de la demande. Il y a certes, la hausse des prix, mais il y a également la modification d’aides à l’accession qui a fortement impactée les primo-accédants. La surprenante désertification de la demande début juillet peut, en partie, s’expliquer par la coupe du monde de football qui a attiré toute l’attention des Français. Le mois d’août ne changera pas la donne, car le marché est souvent amorphe dans cette période de l’année.
Il ne faut pas oublier que ces tendances sont toujours à prendre avec du recul étant donné que les chiffres officiels dans l’immobilier restent toujours minces en quantité. Malgré des baisses de prix au niveau mensuel, la tendance sur un an est toujours à la hausse pour l’ensemble des marchés.
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