“Nile Tower” : Plus grande tour d’Afrique et symbole d’une nouvelle capitale

En Egypte, une nouvelle capitale est en train de se créer à une cinquantaine de kilomètres du Caire. L’ambition immobilière principale de ce projet étant la construction de la future plus haute tour d’Afrique, la “Nile Tower”.

Nile Tower

Future Nile Tower / Crédit Photo : Zaha Adid Architects

Problème de surpopulation au Caire

Le Caire est la capitale et la plus grande ville d’Egypte. En 2017, le nombre d’habitants dans l’agglomération du Caire s’élevait à plus de 9 millions de personnes, et 23 millions en comptabilisant toute l’aire urbaine. Le Caire est d’ailleurs la ville qui connaît la plus forte croissance démographique dans le monde. On estime que la ville va accueillir 500 000 habitants supplémentaires en 2017. À titre de comparaison, Shanghai, en Chine, accueille “seulement” 400 000 nouveaux habitants en 2017. Khaled El-Husseiny, porte-parole du projet, a déclaré :

“Le Caire n’est plus adapté pour les Égyptiens, il y a des embouteillages à chaque coin de rue, les infrastructures ne tiennent plus.”

C’est dans ce contexte que le président du pays, Abdel Fattah al-Sissi, a décidé d’ériger une nouvelle capitale à 45 kilomètres à l’est du Caire. Le principe est donc similaire qu’au Brésil en 1960 où le projet d’une nouvelle capitale a vu le jour. Il s’agit de Brasília et avait pour but de répartir la population avec les deux autres grandes villes : Rio de Janeiro et Sao Paulo et de mettre fin à des tensions naissantes dans ces deux grandes villes.

Les détails du projet de la Nile Tower

La “Nile Tower” va devenir la plus grande tour du continent africain avec ses 345 mètres de hauteur. Plus grand donc que la tour Eiffel. L’ancien record de l’Afrique sera ainsi largement dépassé, car il est détenu par l’Afrique du Sud avec sa tour “Carlton Centre” d’une hauteur de 223 mètres. Cette dernière date de 1973, il a donc fallu attendre plus de 40 ans pour voir ce record tombé.

Parmi les 70 étages de la “Nile Tower”, on retrouvera :

  • un hôtel de plus de 200 chambres
  • des appartements luxueux
  • un spa
  • une discothèque
  • un casino
  • un centre commercial

Ce projet a bien évidemment eut besoin de trouver des investisseurs. Et c’est la Chine, qui est très présente en Egypte, qui finance le projet à hauteur de trois milliards de dollars, un promoteur immobilier appartenant à l’État chinois va ainsi diriger le projet. Le promoteur chinois va édifier d’autres bâtiments à l’avenir. En effet il a fait la promesse de créer douze complexes de bureaux, cinq immeubles résidentiels et deux autres hôtels sur le territoire de la nouvelle capitale. Le porte-parole du projet est revenu sur l’investissement colossal du projet :

«Au Brésil, ils avaient Rio, et c’est devenu Brasília. Cela coûte des milliards, nous le savons, mais nous en avons besoin»

La nouvelle capitale égyptienne inaugurée en 2019

La Nile Tower sera la plus haute d'afrique

Crédit Photo : Zaha Adid Architects

La première partie des travaux devrait être finie dans le courant de l’année 2019 afin de pouvoir inaugurer le capitale. D’ici là nous devrions connaître le nom de ce nouveau territoire. S’en suivra ensuite de longues périodes de chantier afin de construire toutes les infrastructures nécessaires.

La nouvelle capitale d’une superficie de 700 km² abritera une cinquantaine de nouveaux quartiers (résidentiels et administratifs), un parc deux fois plus grand que Central Park, des lacs artificiels, un parc d’attraction quatre fois plus grand que Disneyland, 90 km² de fermes à énergie solaire et un aéroport international.

Au vu de tous ces projets, il est clair que l’Egypte veut rentrer dans une nouvelle dimension et attirer de nombreux investisseurs. Dans les années à venir, l’immobilier va être fortement dynamiser afin de parvenir à construire une capitale à part entière.

La population du Caire abrite de nombreuses personnes à faibles revenus, il est donc peu probable que la majorité des habitants du Caire se déplace dans cette nouvelle capitale luxueuse. Contrairement à Brasilla, la future nouvelle capitale va surtout tenter d’attirer les personnes les plus riches. Cela ressemble donc plus à une “ville de riche”, comme à l’image de Dubaï. Un journaliste d’investigation égyptien, Ismail Alexandrani parle même d’une “bulle golfienne isolée et climatisée”.