Le marché des places de parking devient de plus en plus spéculatif alors que de nouveaux usages apparaissent comme le parking partagé ou autre service de mobilité, dans une optique de “chasser” les voitures des centres-villes.
L’économie collaborative est une tendance en hausse qui s’est traduit par l’apparition de plateforme de parking partagé. L’essor de ce concept (que je décris dans un de mes articles) s’est confirmé au fil du temps et va prendre une place importante dans les villes de demain, surtout au vu des prix exorbitants de certaines places.
Le marché hyper-spéculatif des parkings en ville
Il y a de nombreux automobilistes en quête d’une place de stationnement, sur son lieu de travail ou proche de son domicile. Trouver une place de parking devient de plus en plus complexe et certain automobilistes se retrouve à devoir payer des amendes faute d’avoir trouvé une place valable. Cette situation a entraîné une hausse impressionnante des prix des places de parking dans les centres-villes.
Philippe Pailhès, président de la chambre des notaires, a analysé la situation :
“C’est un marché mal connu, mais qui devient de plus en plus important. C’est même devenu un marché hyper-spéculatif. Au point que même les investisseurs s’y intéressent”
Dans une ville comme Toulouse, dont le marché immobilier est très dynamique, certaines places montent à des prix exorbitants. Cela va de la place à ciel ouvert dont le prix peut commencer à 5 000 euros jusqu’à 30 000 euros environ pour une place de parking fermée. En moyenne, c’est entre 15 000 et 20 000 euros pour une place de garage en centre-ville. Preuve que le marché s’emballe, le record à Toulouse a été enregistré cette année avec un garage vendu au prix de 35 000 euros dans le quartier des Carmes.
Les promoteurs immobiliers prônent de nouveaux services de mobilité
Privilégié de nouveaux services de mobilité au lieu de places de parking est une tendance que l’on retrouve de plus en plus dans les nouveaux programmes des promoteurs immobiliers. Ces professionnels de la construction ont pris conscience des nouveaux besoins issus de l’évolution de l’urbanisme.
À l’heure actuelle, ce sont surtout les grands promoteurs nationaux qui s’inscrivent dans ce nouveau concept. Par exemple, Nexity, Icade ou bien BNP Paribas ont tous expérimenté de nouveaux services de mobilité. Ces services se traduisent par de l’autopartage, par l’installation de vélos et/ou trottinettes électriques au pied de l’immeuble ou encore, par le stationnement mutualisé.
Les promoteurs ont un véritable intérêt économique puisque, comme l’explique Léa Marzloff (directrice adjointe de Chronos qui est un cabinet d’études des enjeux de mobilité) aux Echos :
“Un parking représente entre 8 et 15 % du coût de construction d’un immeuble.”
Cet argent peut donc être reversé dans d’autres équipements utiles aux occupants de l’immeuble. L’intérêt est aussi présent chez le résident car cela peut permettre de faire baisser les prix des loyers et donner la possibilité à certain de pouvoir se loger en centre-ville. Enfin, le dernier enjeu est évidemment environnementale avec la baisse du nombre de voitures sur la route et la diminution de l’impact carbone du bâtiment.
Les promoteurs immobiliers jouent ainsi un rôle primordial dans les nouveaux usages de la ville de demain. Les prochains appels à projets d’urbanisme des grandes villes demandent plus de solutions pour le manque de place de parking et cela passe par la création de nouveaux services de mobilité, surtout au vu des prix d’une place de parking en ville qui ne cessent de grimper. Ces nouvelles solutions de mobilité nécessitent une adaptation qui ne sera pas forcément évidente de la part des usagers…
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