Un commandement militaire de l’espace va être créé à Toulouse

Une bonne nouvelle pour Toulouse et sa région a été annoncée, la France va créer un commandement militaire spatial et il sera mis en place à Toulouse. Cette annonce est une aubaine pour l’économie de la région déjà très dynamique grâce aux secteurs de l’aéronautique et l’aérospatial.

Satellite dans l'espace

Vue d’un satellite dans l’espace

C’est le président de la République, Emmanuel Macron, qui a annoncé cette nouvelle. Florence Parly, Ministres des Armées a ensuite donné plus de détails sur ce projet visant surtout à renforcer les défenses spatiales de la France.

Ce projet est issu de la dernière promulgation de la LPM (loi de programmation militaire française) qui est paru en 2019. Cette loi est renouvelée tous les 6 ans et définit le budget alloué aux forces armées. Celui qui s’applique actuellement jusqu’en 2025 prévoit un budget de 3,6 milliards d’euros pour le spatial et la défense. Cependant, une enveloppe supplémentaire de 700 millions d’euros va être débloquée. Ce budget servira directement ou indirectement aux industries de pointe toulousaines, de plus la ministre Florence Parly a détaillée qu’une part significative sera allouée aux acteurs toulousains.

Commandement militaire à Toulouse : la nécessité de rattraper les grandes nations

L’espace devient de plus en plus un lieu stratégique pour les différentes forces militaires des différents pays. Entre les cyberattaques, l’espionnage, les armes antisatellites et autres, il vaut mieux se prémunir et disposer de moyens renforcés dans le domaine spatial qui évolue très rapidement. D’ailleurs la ministre des armées a contextualisé le problème de la défense spatiale avec l’exemple d’un satellite russe qui avait approché un satellite français qui servait notamment aux télécommunications militaires entre la France et l’Italie. Il faut donc se prémunir, surtout quand l’on sait toutes les activités qui dépendent des satellites comme par exemple nos smartphones. Sans oublier que la France compte du retard dans ce domaine par rapport à des pays qui investissent en masse depuis des années, comme les Etats-Unis, la Chine ou encore la Russie.

Il est important de préciser que notre globe terrestre compte environ 1 500 satellites, et il y en aura plus de 7 000 à l’horizon 2030 ! La sécurité de ces satellites est donc primordiale.

Le commandement militaire de l’espace sera dans un premier temps coordonné par 220 personnes. Il y a ensuite des projets de développement avec de plus en plus de moyens humains qui intégreront le projet au fur et à mesure. Ce commandement est un tournant dans la stratégie du gouvernement puisque pour la première fois, toutes les capacités spatiales seront réunies en un seul et même endroit. On va parler ainsi de l’Armée de l’Air et de l’Espace sans les distinguer, comme c’était le cas auparavant.

Le choix logique de Toulouse : grand lieu de l’espace français

La création du commandement militaire spatial est prévue pour le 1er septembre et c’est donc à Toulouse où se coordonnera toutes les décisions liées au domaine spatial de défense.

La cité de l'espace à Toulouse

La cité de l’espace est un lieu symbolique de Toulouse / Sharon Wildie / Shutterstock.com

En se basant à Toulouse, le commandement militaire fait un choix stratégique. La région toulousaine dispose de nombreux acteurs dans le domaine spatial qui peuvent jouer un rôle dans les nouveaux objectifs de nos forces armées. En effet, entre les acteurs privés (ArianeGroup, Airbus, Thales), des profils d’ingénieurs spécialisés dans l’aérospatial et aussi un établissement comme le CNES (Centre National d’Études Spatial) présent dans l’environnement toulousain dont les domaines de prédilection sont les véhicules et les systèmes orbitaux, cela paraît être une décision logique d’installer ce nouveau projet dans la ville rose.

Pour la région toulousaine, il y aura un véritable avantage en termes de dynamisme économique notamment. D’abord, un campus spatial va voir le jour, intégrant un laboratoire innovant et qui collaborera directement avec la DGA (Direction Générale de l’Armement) et le CNES.

Florence Parly, la ministre des armées, a aussi déclaré vouloir une Académie de l’Espace sans pour autant donner des détails sur sa localisation même si sa présence à Toulouse paraît évidente car la ville rose est d’après la ministre “une ville au cœur de l’éco-système spatial français.

Pour l’heure, l’emplacement exact du commandement à Toulouse n’a pas été dévoilé. On peut supposer qu’au vu de la volonté de l’État de travailler avec le CNES de Toulouse en tout premier lieu, il pourrait par exemple se trouver dans le quartier de Montaudran spécialisé dans l’aérospatial, qui accueille justement le CNES.

Toulouse continue donc de se développer dans le domaine aérospatial dont elle est la capitale européenne. En plus de la bonne forme du domaine de l’aéronautique à Toulouse qui permet la création de milliers d’emplois, la région va être dynamisée par le nouveau commandement militaire spatial qui continuera d’embaucher pendant 6 ans.