Alors que Toulouse continue son aménagement du quartier Matabiau à travers le projet TESO, la Tour d’Occitanie, qui représente le symbole architectural du projet, était vivement contestée. Elle verra finalement le jour suite à la validation du permis de construire le mercredi 17 juillet.
Une validation très attendue par le maire de Toulouse
Cela fait maintenant deux ans que ce sujet fait couler beaucoup d’encre. Déjà controversée au départ par son nom anglophone (à l’origine, la tour devait s’appeler “L’Occitanie Tower” mais un manque d’identification à la région avait été signalé et c’est finalement le nom de “Tour d’Occitanie” qui a été retenu), elle a ensuite essayé les critiques de citoyens. Un collectif s’est même créé afin de montrer le mécontentement et de contester ce projet.
Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a donc affronté de nombreux obstacles pour enfin parvenir à la validation du permis de construire de la tour. Plus largement, c’est le projet TESO (Toulouse EuroSudOuest) qui était remis en cause car la tour doit faire office de point culminant de ce vaste projet d’aménagement censé agrandir l’hypercentre de la ville rose. De plus, le TGV très attendu à Toulouse et censé faire partie intégrante du renouveau du quartier a été remis en question par l’État, de quoi susciter cette fois-ci le mécontentement de toute une région pour l’arrivée de la LGV.
La signature favorable au projet de la tour est donc enfin une bonne nouvelle pour la mairie de la ville rose. La Commission d’enquête publique a émis cinq avis favorables le 17 juillet, pour la tour donc, mais aussi pour le projet d’aménagement de la gare de Toulouse, de façon plus large. De bon augure pour l’arrivée de la LGV…
De vives critiques de la part des opposants
Toulouse est une grande ville qui ne compte pas de grandes constructions. En effet, Toulouse s’est construit de manière horizontale sans gratte-ciel comme on peut le voir dans les autres grandes villes de France. C’est notamment pour cette raison que des citoyens ne veulent pas voir arriver de hautes constructions.
D’un point de vue esthétique, les opposants soulignent le contraste avec le lieu le plus symbolique de Toulouse : la place du Capitole. Mais en dehors du côté design, il y a aussi des inquiétudes d’un point de vue financier, social et écologique. En effet, le collectif “Non au gratte-ciel de Toulouse” déplore plusieurs impacts qu’aurait la future tour comme le fait d’être “écologiquement irresponsable face à un projet au bilan carbone déplorable” ou encore de causer “la détérioration de la qualité de vie des Toulousains”.
L’absence de logements sociaux dans la tour est également un argument qui revient souvent pour les opposants au projet. Le collectif Droit au Logement (DAL) appui cet argument : “Celle-ci sera bien réservée aux ultras riches, et les habitants et habitantes modestes et des classes moyennes en seront exclues”. Une réserve a tout de même été émise lors de la validation de l’enquête publique à ce sujet, demandant à compenser ce manque par la construction de logements sociaux à proximité dans le cadre des nouvelles constructions du projet TESO.
Des réserves sur le permis de construire que le promoteur devra lever
Outre la réserve sur le manque de logement social, il y a aussi des interrogations autour de l’environnement et de la responsabilité écologique du projet. Cela sera un défi à prendre au sérieux pour le promoteur immobilier en charge du projet, la Compagnie de Phalsbourg. Le fondateur et PDG de cette société de promotion immobilière, Philippe Journo, promet de tenir 100 % de ses engagements.
Engagé à répondre aux critiques, le promoteur va signer un contrat de suivi scientifique de la végétation de la tour pour une durée d’environ 10 ans une fois les arbres plantés. Les conclusions devront être rendues publiques. Plus précisément, il y a aussi un engagement pour utiliser des terreaux certifiés Écolabel et pour réaliser des études de résistance au vent par un organisme certificateur pour la végétation présente sur toute la hauteur du gratte-ciel.
Enfin, il y a un dernier engagement qui est de ne pas causer de tort à la prochaine ligne de métro et à la ligne A, car la tour sera érigée juste au-dessus.
La future tour végétalisée de Toulouse en bref
La Tour d’Occitanie, imaginée par l’architecte américain David Libeskind, sera la plus grande construction toulousaine, comme en témoignent les chiffres :
- 153 mètres de hauteur
- 40 étages
- 2 000 m² de commerces
- 11 000 m² de bureaux
- 100 logements haut de gamme
- un restaurant et bar panoramiques présents aux deux derniers étages
- un rooftop ouvert au public et gratuit
- un hôtel 4 étoiles
- 2023 : date prévue pour la livraison
Toulouse connaît la plus forte expansion démographique de France, notamment grâce à son dynamisme économique porté par le secteur de l’aéronautique. Son évolution économique pose la question de l’arrivée d’un quartier d’affaires à Toulouse et de l’importance que cela peut avoir pour permettre de continuer son évolution. La Tour d’Occitanie fait partie de cette optique et la ville rose fait tout de même partie des aires urbaines détenant la plus forte croissance économique d’Europe.
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