L’Observatoire Crédit Logement / CSA a sorti une nouvelle étude après ce premier trimestre de 2018. Il en ressort principalement que le pouvoir d’achat immobilier des Français est en baisse malgré un taux de crédit immobilier toujours aussi bas.
Un pouvoir d’achat immobilier en baisse sauf dans le Sud-est
L’étude se base sur la variation en pourcentage du nombre de m² de surface habitable qu’un Français peut acheter en fonction de la ville où il se trouve par rapport à l’année précédente. À l’occurrence, la comparaison s’établit sur le premier trimestre 2017 et le premier trimestre 2018.
La surface achetable a été réduite dans 53 % des villes françaises. Ceci est logiquement dû à l’augmentation des prix qui s’est opérée tout au long de l’année. Dans 9 % des métropoles, la surface achetable est restée identique alors que dans les zones urbaines on a vu une augmentation dans 39 % des cas. Cela s’explique logiquement par des prix abordables sur la période. Ces chiffres sont principalement basés sur le marché de l’immobilier ancien mais cette tendance est aussi semblable dans l’immobilier neuf.
Sans surprise, c’est Bordeaux qui connaît la plus forte baisse du pouvoir d’achat avec une baisse de -6,3 m² d’une année à l’autre. Ce chiffre impressionnant s’explique par une hausse de plus de 13 % des prix de l’immobilier à Bordeaux. Ensuite, ce sont Nantes et Lille qui ont enregistré la plus forte baisse avec respectivement -4,3 m² et -4,1 m². Les ménages de la capitale parisienne, avec une hausse de 8 % des prix, ont vu leur pouvoir d’achat diminué de 2,2 m². Les villes de Toulouse et Montpellier ont tous les deux perdu 1,4 m², ce qui reste modéré mais toujours plus élevé que Lyon qui a perdu 0,7 m².
L’exception revient au Sud-est de la France avec les villes de Marseille et Nice qui sont les seuls des 10 plus grandes villes de France à avoir vu augmenter la capacité des ménages à acheter avec plus de 2 m² gagnés.
Il y a un vrai problème que soulève cette étude : c’est le fait que cela devient de plus en plus difficile de se loger dans les grandes métropoles françaises alors que la concentration de l’activité économique est grandissante dans ces mêmes métropoles.
Stabilisation des taux de crédit immobilier
La baisse des taux de crédit a permis de combler l’inflation des prix, mais aujourd’hui il y a une stabilisation de ce taux. Beaucoup de ménages ont pu profiter de cette baisse impressionnante (3.2 % en moyenne en 2012 contre 1.48 % en moyenne aujourd’hui) et cela leur a permis de tenir. Cependant, cela ne rattrape plus la hausse des prix qui est trop élevée. Aujourd’hui, le taux de crédit immobilier se stabilise à un niveau bas certes, mais pas assez pour combler l’inflation des prix. De ce fait, ce sont les vendeurs qui tirent désormais avantage de la baisse des taux du crédit immobilier car ils vendent leur bien plus chère en raison du marché inflationniste. Au contraire, les acquéreurs ont vu leur dette augmenter comme personne d’autre dans la zone euro d’après la Banque de France.
Le marché immobilier a vécu une très bonne année 2017, mais les prix continuent à augmenter et cela risque de déstabiliser le marché. Il faudra scruter avec attention les prochains chiffres officiels afin de voir si les prix du marché se stabilisent…
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