Rénovation énergétique : les Français ne sont pas assez informés des aides financières !

En France, nous possédons beaucoup trop de logements qui se définissent comme des “passoires thermiques”, on estime qu’il y en a plus de 8 millions (logement possédant une classe énergétique F ou G). Une nouvelle étude démontre qu’une grande majorité de Français ne sont pas au courant des solutions qui existent afin de sortir de la précarité énergétique.

La capacité énergétique des immeubles est insuffisante

Il y a un an de cela, j’ai écrit un article sur l’urgence de mettre fin aux passoires thermiques. À ce moment-là, Nicolas Hulot et Jacques Mézard faisaient encore parti du gouvernement, en poste respectivement au ministère de la Transition écologique et au ministère de la Cohésion des territoires. À cette période, ils étaient responsables du plan de rénovation énergétique afin de solutionner le problème des passoires thermiques en France. Seulement, aujourd’hui, ces deux ministres ne sont plus en place et le plan rénovation tarde à se mettre en place. Désormais, c’est François de Rugy à l’écologie et Jacqueline Gourault à la cohésion des territoires qui doivent apporter des solutions. Le problème est que les Français ne sont même pas au courant des solutions déjà existantes et qu’il n’y a pas assez de logements rénovés.

Retour sur le plan de rénovation des logements du gouvernement

Lors de l’écriture de mon précédent article, le gouvernement prévoyait notamment de rénover 500 000 logements par an. Un chiffre qui n’est pas atteint et qui ne surprend pas Marc Chevallier, rédacteur en chef d’Alternatives Economiques, qui pointe du doigt un budget en baisse : “rénover plus avec moins d’argent, ça va être compliqué.

En 2015, le gouvernement annonçait vouloir mettre fin aux passoires thermiques avant 2025. En 2017, le Premier ministre s’est montré plus réaliste et a déclaré vouloir diviser par deux le nombre de passoires thermiques à l’horizon 2022. Un quart des émission de CO2 sont émissent par les habitations résidentielles et les bureaux en France. Cela serait donc une véritable avancée écologique.

De plus, cela toucherait directement le pouvoir d’achat des Français. Le cabinet Sia Partners a indiqué que cela permettrait d’économiser plus de 500 euros par an sur la facture énergétique.

Pour cela, il y a la mise en place de multiples aides publiques. On peut citer, la TVA à taux réduits, le chèque énergie, l’Éco-PTZ, les aides locales ou encore le Crédit d’impôt pour la Transition Énergétique (CITE).

L’étude “les Français et la rénovation énergétique”

Le plan rénovation prévoit de rénover 250 000 logements dans le cadre des aides financières octroyées exceptionnellement (CITE, ECO-PTZ, CEE), cependant, le baromètre annuel d’Opinionway indique que 78 % des Français ne connaissent même pas une seule de ces aides misent en place… Parmi ceux ayant répondu :

  • 7 % ont répondu le CITE.
  • 5 % ont mentionné les aides des fournisseurs d’énergie.
  • 3 % ont la connaissance des aides de l’Anah (Agence nationale de l’habitat).

Les Français sous-estiment les aides financières et très peu connaissent la part réelle que prend en charge l’État lors de travaux de rénovation. En effet, seulement 3 % des personnes interrogées savent que l’État prend en charge 31 à 40 % des travaux alors que 62 % avaient signifié une part plus faible. Cette étude démontre donc un réel problème de communication entre les occupants d’un logement énergivore et l’État. C’est regrettable sachant que 43 % des Français pensent qu’une meilleure information sur les aides publiques inciterait fortement à entamer des travaux de rénovation.

On note que plus de 40 % des Français sont tout de même prêts à dépenser une somme de plus de 1 000 euros pour réaliser des travaux de rénovation énergétique chez eux. Un chiffre en baisse de 4 % en un an. Là où c’est plus problématique,  c’est lorsque l’on regarde le budget moyen qu’accorderait un Français. Il était de 2 963 euros en janvier 2016 alors qu’aujourd’hui, il n’est que de 1 758 euros, soit une impressionnante diminution de 1 205 euros au budget alloué !

Immeuble rénové aux capacités énergétiques satisfaisantes.

Les nouveautés pour améliorer le plan de rénovation :

  • Le CITE :

Le CITE va se transformer en prime, ce qui est une bonne chose car les ménages ne peuvent pas toujours se permettre de faire une avance de trésorerie. Ainsi, une prime sera versée dès la fin des travaux pour inciter à la rénovation sans avancer trop de fonds. Seulement, le CITE sera transformé en prime qu’en 2020 par souci de décalage de trésorerie.

  • Un nouveau label :

L’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise d’Énergie (ADEME) a créé la marque FAIRE (Faciliter, Accompagner et Informer pour la Rénovation Énergétique) afin de permettre aux ménages de connaître les possibilités de rénovation. La création d’un label va permettre d’associer les entreprises à cette marque.

  • TVA réduite :

La TVA reste réduite à 5,5 % pour les travaux de rénovation énergétique.

  • Le chèque énergie :

Le chèque énergie permet d’obtenir une aide dans le paiement de ses factures énergétiques pour les ménages en situation de précarité énergétique. Cette aide va passer de 150 euros en 2018 à 200 euros en 2019.

Vous pouvez vérifier si vous êtes éligible au chèque énergie en cliquant ici.

  • Les Certificats d’économies d’énergie :

Ces CEE obligent les fournisseurs d’énergie à promouvoir et financier les travaux énergétiques auprès des ménages, des collectivités ou même des professionnels. Le budget a ainsi été doublé sur la période 2018-2020 afin d’atteindre deux milliards d’euros.

Une carotte fiscale pour inciter à la rénovation

Ce n’était pas une loi qui était prévue au tout départ mais elle peut permettre d’aider à la rénovation, notamment dans les centres-villes. La mise en place de ce dispositif d’investissement locatif peu permettre une rénovation des immeubles insalubres.

Cette sorte de “Pinel dans l’ancien” inciterait des investisseurs à rénover des immeubles, mais il ne sera pas éligible dans toutes les villes. Vous pouvez vous rendre sur l’article en question pour avoir plus d’informations sur ce nouveau dispositif d’investissement locatif.